Merci à Mr Pierre GUICHON de partager ses recherches sur notre commune.
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L’oseille de Varreddes
Vers la fin du XIXème siècle, Victor Clairet établit à Varreddes une fabrique d’oseille en conserve, qui fut reprise par la suite par son petit-fils Monsieur Guilloux.
L’oseille était cultivée sur le plateau et sur les terrains situés dans l’anse limitée par le canal de l’Ourcq et de la Marne au lieu dit « la Vallée », soit environ une trentaine d’hectares.
La variété récoltée est l’oseille de Belleville à large feuille.
Du printemps à l’automne, 50 à 60 femmes sont occupées à la cueillette. L’épluchage est effectué dans le champ même.
Les feuilles sont aussitôt apportées à l’usine, route de … (Aujourd’hui rue Victor Clairet).
L’usine employait jusqu’à trente personnes au moment des récoltes, gardait une dizaine d’ouvriers toute l’année. Elle fonctionnait avec 25 chevaux dont 8 actionnaient les laveurs et séparateurs de la fibre et de la partie comestible. L’eau de l’usine était fournie par un puits artésien.
A gauche, la conserverie d’oseilles – (Collection privée JM. Moreau)
Les feuilles une fois dénervurées étaient ébouillantées, mises dans des boites de fer-blanc doublées de lamelles de bois (ce doublage évitait l’action acidifiante de l’oseille sur le métal). Les boites remplies étaient serties et stérilisées pendant une heure et demie.
Elles étaient également mises en conserve ou en fût, petit tonnelet de 25 kg, puis chargées sur les flûtes à la gare d’eau du village.
« L’oseille de Varreddes va sous cette forme dans le monde entier, surtout à bord des navires où elle remplace les légumes frais » (1).
Marc Rousseaux, dans son récit ‘La dernière carotte’ édition Presses du Village (1984), parle ainsi de l’oseille de Varreddes (p. 103-104) «A la saison de l’oseille, un jus vert, résidu de la petite industrie, coulait dans les caniveaux du pays.
M. le maire, qui a aujourd’hui donné son nom à une rue du village (Rue Victor Clairet), avait octroyé une rente à vie à vieux bonhomme.
Celui-ci avait, en effet ‘inventé’ une boite de conserves originale, qui permettait d’y enfermer de l’oseille sans que l’acidité de la plante ne puisse attaquer le fer blanc. L’ouvrier ingénieux en avait garni soigneusement l’intérieur d’une feuille de bois blanc (peuplier ou autre), qui faisait écran au suc ravageur.
Ce vieil homme portait le curieux surnom de « Père 4 » ; et ce tout simplement parce que ses parents l’avaient joyeusement baptisé Napoléon… La logique rurale de l’entourage avait fait son œuvre, il y avait eu Napoléon Ier, Napoléon III ; le quatrième habitait à Varreddes et il était empereur… de la boite à conserver l’oseille !
Atteinte par l’Altise (insecte ravageur), une partie des cultures est déplacée vers les terres sableuses de Monthyon.
En 1925, Monsieur Guilloux cède son affaire à Monsieur Chauveau jusqu’à la liquidation de l’activité en 1938.
L’oseille de Varreddes était vendue en boutique rue Rambuteau à Paris.
(1) op.cit. p207-209 actes notariés de 1925, 1930 de Me Roeltgen, notaire à Varreddes.