Merci à Mr Pierre GUICHON de partager ses recherches sur notre commune.
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La vigne à Varreddes

Jusqu’à la fin du XIXe. Siècle, Varreddes, comme toute la région de la Brie, avait sur son territoire, et ce depuis un temps immémorial de la vigne.

Sur les 4616 articles du « Terrier » de 1618, une bonne moitié concerne les vignes : 3.200 perches, soit 320 arpents, environ 105 hectares !

Avec une telle surface, on comprend que St Vincent, patron des vignerons, deuxième patron paroissial, ait tenu une si grande place dans la dévotion varreddoise.

En moyenne chaque vigneron (c’était le nom des petits paysans), avait une cinquantaine de perches de ceps en quinconces au nombre de 100 par are.

Le vin de Brie, en général, était de qualité assez médiocre :

– Ils sont bons comme les vins de Provins
 – Quant on les faits venir de loin ! (proverbe briard)

L’assemblée des baillages déclara en octobre 1788 : «… à cause de sa dureté, il est bon à être converti en vinaigre… ».

Cette mauvaise qualité est à l’origine de la vinaigrerie de Coulommiers (délibération du conseil général 1801).

En réalité, le vin de Brie avait cette acidité à cause du manque de chaleur. Ainsi en 1852, année des gelées tardives, les vignerons avaient récolté à peine une hottée par demi-quartier.

Il se disait que pour boire le vin de Brie, et par conséquent celui de Varreddes, il fallait être trois : un volontaire pour le boire, un qui le tenait et le troisième qui le faisait boire de force !!

Dans la première moitié du XIXe siècle, le plant « Meunier » ou « plant de Brie » était le plus répandu, de maturité précoce. Son nom provient du fait de la poussière blanche (comme de la farine) qui recouvrait ses feuilles. Il donnait un vin plat, de peu de garde et de couleur, mais il était … robuste !

Il existait un deuxième plant : le « Gouas » ou « Gouais », une variété dont l’origine semble être le village de Gouix, cépage très répandu dans le nord de la France, car de maturité tardive.

Au milieu des années 1860, dans les vignobles, apparaît un puceron de couleur jaunâtre qui se fixe sur le cep et suce la sève du pied de vigne : le phylloxera.

Dans l’histoire de l’agriculture, jamais on avait vu une espèce végétale subir si rapidement une destruction aussi complète. En à peine trente ans, toutes les vignes de France subirent les conséquences de ce puceron.

Ce puceron apparaît en Ile de France pour la première fois en 1881 à Château-Landon.

Après le passage de cet insecte, il ne reste plus qu’une souche de la vigne.

Les Varreddois, subirent ce fléau, ils déterrent les vignes, dont la valeur comme bois de chauffage ne paie même pas les frais d’arrachage.

Les nouveaux moyens de transports (le chemin de fer en particulier), permettent l’arrivée des vins du midi de meilleur qualité et moins chers, ajouté les gelées tardives assez fréquentes en Brie et conjugués au désastre du phylloxera ont fait sonné le glas de la vigne en Brie. Malgré des essais de nouveaux plants américains : l’Othello (rouge) et Noah (blanc), la vigne est en déclin et peu à peu disparait.

Depuis quelques décennies toute fois, on recommence la plantation du Vignole (Coulommiers), peut-être qu’un jour Varreddes retrouvera sa vigne.